Pour jouer un instruments à vent, il est essentiel de bien comprendre comment fonctionne la respiration. Chacun a sa technique, comme Claude, mon chien...
Plus sérieusement : je parle souvent de respiration abdominale en cours, « respirer par le bas », « mettre la main sur le ventre et sentir son ventre faire bouger la main, sans monter les épaules ». Mais en fait, pensent certains, les poumons sont en haut dans la cage thoracique non ?? Pourquoi vous me dites de respirer par en bas ?
Et bien oui, il y a ces histoires de diaphragme, ce muscle dont nous (enseignants) parlons tous à nos élèves et qui reste encore très nébuleux pour beaucoup... Pour remédier à cela, j’ai écumé les vidéos YouTube et retenu une petite sélection.
Sachant que la méditation et la sophrologie sont à la mode, on en trouve beaucoup ! J’ai essayé de retenir celles qui me semblaient les plus claires. Cependant, souvent l’objectif de ces vidéos vise à réduire l’anxiété, et il y a une légère différence pour nous instrumentistes : l'inspiration se fera par la bouche (ainsi que l’expiration). Les videos vous inciteront à inspirer par le nez et expirer par la bouche. Allez-y, suivez tout cela, mais une fois que vous aurez compris le principe, passez à l’inspiration par la bouche :
Liens vidéos youtube: (respiration)
Maintenant, pour ce qui est de l’application à la flûte, je n’ai pas mieux que le meilleur, Walter Van Hauwe, le prêtre de la technique moderne sur la flûte à bec (Professeur à Amsterdam). Je vous ai scanné le chapitre sur la respiration, ce n’est pas aussi glamour, certes, car cela date des années 70, mais la qualité ne se trouve pas toujours sur internet ;-)
Pour ceux qui sont motivés, je vous propose de vous chronométrer ce soir sur une note, de faire des exercices tous les jours cette semaine, et de chronométrer votre endurance sur la même note dans une semaine. Faites la comparaison, et dites-moi !
Pour les flutistes à bec
Flute Master - Android / iOS : Très bien, je l’utilise pour mes cours avec les enfants, un peu cher mais l’investissement en vaut la peine pour les débutants.
Tonestro - Android : J’ai un peu testé mais pas fait tout le tour encore, çà a l’air bien pour les élèves un poil plus avancé, et c’est gratuit.
Pour s’entraîner à la lecture de notes
Music Crab - Android / iOS : gratuit, joli pour les enfants, et références aux notes du clavier donc très bien pour les clavecinistes
Apprendre à lire les notes de musique - Android : Gratuit, joli, pour la lecture de notes c’est très bien
Pour s’entraîner à la lecture de rythme
Rhythm Cat - iOS : En anglais mais très sympa, gratuit, vraiment très chouette pour apprendre le rythme et rester stable sur un tempo. La musique est jolie.
Rhythmic village - Android / iOS : En anglais aussi mais les enfants se débrouilleront. Version light gratuite.
Le principe pour les applis rythme est de poser le doigts sur l’écran au moment attendu, et en rythme bien sûr (attention le doigt doit rester appuyé sur l’écran pour les valeurs longues)
Métronomes
Pour s’exercer au solfège en ligne gratuitement
Ici je propose d’enregistrer l’accompagnement piano de vos morceaux, pour vous aider à vérifier le rythme et la régularité du tempo. Envoyez-moi un message si vous souhaitez avoir ici un enregistrement, en me donnant le nom du morceau et la vitesse métronome à laquelle vous le voulez (si vous ne possédez pas de métronome, consultez la page « outil numérique » du site)
Je mets donc cette page en commun pour vous permettre de piocher si vous le souhaitez parmi les morceaux des autres élèves (un lien musical ainsi que la partition permettront à tous de choisir un morceau et le travailler en autonomie).
Travail par « mini-défi » durant le confinement
On travaille sa petite partie de quelques mesures, lorsque qu’il est prêt on s’entraîne avec l’accompagnement pour vérifier son rythme et la régularité du tempo. Une fois bien peaufiné, vous enregistrez le petit fragment et vous me l’envoyez. Après écoute je vous ferai un petit retour, et vous donnerai le feu vert pour avancer sur le prochain fragment.
Vous jouez votre morceau et sans cesse il y a ce petit passage qui vous embête ? Ce petit passage qui ne passe pas, vous gâche votre plaisir, ou bien même… vous commencez à avoir de l’appréhension à son approche ? Cette peur peut être décuplée à l’approche d’un examen ou un concert. On le joue des centaines de fois sans jamais réussir à faire mieux…
Cette rubrique est destinée à vous aider à conquérir cette peur et à trouver des moyens simples et efficaces d’en venir à bout.
Acquérir une méthode de travail spécifique aux passages difficiles, c’est se simplifier la vie, et il n’y a rien de mieux que d’avoir cette confiance que « même si c’est difficile, je sais que j’y arriverai ».
Pour ça il faut se représenter un morceau de musique comme une maison avec plusieurs portes d’entrée et lorsque vous restez bloqué sur un passage c’est que vous essayez de rentrer dans la chambre par une porte qui est pour l’instant fermée à clé. Que faire dans cette situation ? Essayer une autre porte tout simplement ! Je vais donc vous apprendre ici à trouver ces autres portes pour que vous arriviez à rentrer dans la maison et à jouer votre fameux passage difficile.
Pour les plus grands, qui jouent des morceaux plus compliqués, j’aime comparer le travail d’un morceau à un objet que l’on aurait à dessiner sous tous ses angles. Pour cela, il faut prendre le temps de l’observer, comprendre comment il est formé, pouvoir le tourner dans tous les sens pour bien en maitriser tous les contours.
Jouer du début à la fin un morceau, c’est comme regarder toujours dans le même angle, sans jamais faire le tour.
Nous allons donc ici avoir une liste de suggestions / « portes » possibles, et je propose de mettre en commun vos expériences. Si vous avez une technique personnelle qui fonctionne bien pour vous, écrivez-moi un petit message et je l’ajouterai à la liste.
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Sélectionner son passage
Pour commencer, il faut bien identifier les limites de votre passage difficile. Il doit être le plus court possible mais bien sûr comprendre les notes qui vous posent problème. Trop long, la tâche sera plus difficile et le risque d’échouer plus grand. Mieux vaut rester entre un passage qui dure entre 2 temps et 4 temps maximum au début. Aussi, il est bien que la fin du passage arrive sur un temps fort. Par exemple, une mesure plus 1 temps.
Dire le nom des notes (vite, très vite)
Chanter son passage avec le nom des notes et leur rythme, à la vitesse réelle du morceau. C’est à dire à la vitesse où l’on aimerait le jouer, même plus vite si possible. Avec le métronome, c’est encore plus efficace.
Si le passage doit être rapide, juste déclamer sans chanter. La difficulté sera de ne pas bafouiller ! Mais c’est très important de le faire avec énergie, et de manière décidée. Lire les notes mollement et pas vraiment en rythme ne servira à rien.
Pour l’anecdote, je travaillais un morceau très difficile pour mon examen de Bachelor au conservatoire de La Haye, et ce petit passage qui ne voulait pas marcher m’angoissait. Je l’avais travaillé depuis des mois mais rien à faire. Deux jours avant mon examen, je croise une élève de ma classe, japonaise, sa technique irréprochable et sa réputation de jouer sans jamais faire de fautes lui avait valu le surnom de « samouraï du traverso ». Je lui ai demandé conseil et c’est cette technique qu’elle m’a donné. Cela m’a parut très basique, mais j’ai joué le jeu. L’effet a été magique. Technique à ne pas sous-estimer donc !
Commencer par la fin
Une de mes meilleures techniques, que j’utilise le plus souvent pour mes passages difficiles.
On prend la toute fin du passage, comme les trois dernières notes par exemple, et on prend bien soin de l’arrivée. On cible cette arrivée sur la dernière note en appuyant bien le temps fort. Puis, on rajoute une note à la fois, à reculons. Toujours en maitrisant bien son arrivée. On ne rajoute pas de note tant qu’on est pas absolument à l’aise.
Faire le mentaliste*
- Jouer la première note du passage
- Garder le son et les doigts en place sans bouger
- Concentrez vous sur la prochaine note
- Pensez à « quel doigt va se lever, quel doigt va se baisser ». En fermant les yeux c’est vraiment mieux
- Une fois que vous êtes absolument conscient et certain des mouvements de doigts qui vont avoir lieu en changeant de note, vous pouvez enfin la jouer. Et ainsi de suite...
Oui, c’est un exercice qui va se faire dans une grande lenteur. N’ayez pas peur de prendre TOUT le temps dont vous avez besoin entre chaque note, c’est important. Si vous n’avez plus de souffle, cessez de souffler mais garder les doigts en place. Votre cerveau est en train d’enregistrer les mouvements entre chaque notes. Si vous faites l’exercice à la lettre, vous n’aurez pas besoin de le faire plusieurs fois avant d’en ressentir les effets positifs.
Organiser son rythme
- Marquer les traits sous les notes où se trouvent les temps
- Jouer le passage en marquant bien les notes qui tombent sur les traits. N’hésitez pas à appuyer fort sur ces notes.
- Jouer tout le passage sur une seule note
Varier le rythme
Changer le rythme d’un passage est toujours une très bonne idée, surtout si le rythme initial est très régulier, comme un passage constitué uniquement de croches ou de doubles par exemple. Ça risque de piquer au début, mais si ça pique, c’est bien ! C’est une nouvelle porte qui s’ouvre.
- Remplacer les croches ou doubles par des triolets, pour changer les appuis et vous déstabiliser
- Jouer inégal : long-court, puis une fois maitrisé, court-long
- Jouer en doublant ou triplant les notes: do-do, ré-ré, mi-mi, ou do-do-do, ré-ré-ré, etc…
Varier l’articulation*
À utiliser également sur un passage constitué d’un rythme répétitif. Le travail avec liaisons est un angle intéressant, car l’attention que l’on devra déployer pour les travailler nous demandera d’être très à l’aise avec notre passage. Donc, une étape très révélatrice pour savoir où on en est de la maîtrise de ce passage. Si c’est dur, c’est que l’exercice va vous faire avancer.
- Jouer le passage en liant toutes les notes par deux
- Deux notes liées / deux détachées
- Une note détachée / 3 notes liées
- Trois notes liées / une note détachée
Enlever des notes
On peut enlever des notes au passage que l’on travaille, en les chantant dans sa tête à la place. (pour des exemples, voir la vidéo plus loin).
Faire le mime*
Jouer le passage sans souffler mais en bougeant les doigts. Chanter les nom des notes en même temps sera un plus.
Diversions
Toujours dans l’esprit de faire diversion et tourner notre petit passage dans tous les sens, voici quelques petites choses à tenter.
- Staccato (notes très courtes)
- Fortissimo (très fort)
- Pianissimo (très très doux)
- En fermant les yeux
- Trèèèès trèèèès lent
- En marchant
- ... à vous d’en imaginer d’autres
LA note qui vous ennuie…
Dans certains cas, il y a une note, juste une, qui ne passe pas. Les raisons pour lesquelles on peut avoir un « bug » sur une note sont multiples. Mais souvent il s’agit d’attention. Cette note n’a pas reçue toute l’attention qu’elle méritait. Ici, ce sera donc son moment.
- Jouez votre passage et arrêtez vous sur cette note.
- Même chose mais faites durer cette dernière note.
- Même chose et cette fois, vous allez ajouter un pied sur cette note : lorsque vous arrivez sur la note qui cause problème, posez un pied lourd bien appuyé sur le sol exactement au moment où vous la jouez (cela demande une bonne préparation du pied !)
Monter la vitesse de votre passage
- Prenez votre métronome.
- Cherchez un tempo pour lequel le passage est très facile pour vous.
- Augmentez d’un cran à chaque fois.
Cela parait laborieux? Ce n’est que pour un petit passage
Les aigus*
Souvent les passages aigus nous semblent plus difficiles. En vérité, une grande partie de la difficulté vient du fait que nous ne sommes pas toujours habitué à jouer cette tessiture aussi souvent que les notes dans le médium. Les notes aiguës sonnent plus fort et chaque fautes nous crispe un peu plus car on a l’impression que tout le monde nous entend.
Pour aider cela, travailler son passage en écoutant le son, en détendant les doigts, sans forcer le souffle. Des aigus bien centrés n’ont pas besoin d’autant de souffle que si on les attaque au hasard (au traverso, on prendra soin de la forme des lèvres pour attaquer la note et à la flûte à bec, on se concentrera sur la position du pouce).
Tentez de travailler également sur votre mental. Votre état d’esprit influencera énormément votre perception. Tachez donc de faire taire vos critiques personnelles et de jouer votre passage avec soin, comme si c’était la plus belle mélodie du monde !
Et après…
Votre session a été bénéfique et votre passage s’en trouve amélioré ? Alors ce n’est pas encore le moment d’arrêter. Profitez-en pour jouer votre passage avec plaisir, prenez le temps d’apprécier le fruit de votre travail. Cela agira comme une couche de vernis sur une belle peinture, pour cristalliser tous vos efforts.
Jonction
Une fois un passage difficile travaillé, il risque de se poser la question de l’enchainement avec la suite. Prenez une petite minute pour partir de la fin de votre passage et le début de la suite du morceau.
* ce signe désigne les sections dédiées aux flutistes.
Pour approfondir